Parmi les beaux succès discographiques et concerts des derniers mois , il y a le retour du brillant pianiste Néo-Orléanais Henry Butler en compagnie du non moins brillant trompettiste et arrangeur Steven Bernstein.
L’album “Viper’s Drag”, un hommage aux racines du piano jazz, celui de Jelly Roll Morton et Fats Waller, sur des arrangements modernes signés Steven Bernstein, avec l’appui des Hot 9- c’est du solide – ça va relancer non seulement la carrière d’Henry, mais aussi la célèbre marque de disque Impulse avec ses couleurs orange et noir. Les amateurs de Jazz connaissent bien cette étiquette qui a accueilli au cours des années 60 quelques uns des grand architectes du jazz comme John Coltrane, Charles Mingus, Archie Shepp, Keith Jarrett etc…. Je souhaite que la compagnie produise de nombreux autres projects de cette qualité.
Je me souviens d’une rencontre avec Henry Butler il y a de nombreuses années au défunt Jazz Bar de Vancouver. Impossible d’oublier la chaleur, la puissance de ce pianiste, fier de la tradition qui le relie aux grands du piano Neo-Orléanais: Professor Longhair, James Booker et Jelly Roll. Aveugle de naissance, il est aussi un conteur lyrique et sa voix habitée d’émotions laisse une marque indélébile. Cette combinaison du maître pianiste avec les arrangements respectueux du trompettiste rétro-futuriste Bernstein, c’est génial. Pas question de revivre le passé ici, le blues du pianiste aujourd’hui installé à Brooklyn ( il a quitté la Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina en 2005 ) ajouté au travail de Bernstein, c’est gagnant.
Andre Rheaume